juil.
21
[roman] Les 4 mousquetaires... et plus si affinités (Michel Robert)
Où l'on parle d'une parodie navrante du roman de Dumas
Athos, Porthos, Aramis, d'Artagnan, Constance et une nouvelle héroïne sortie de nulle part, Joyeuse, vont devoir assurer le transport d'un traité d'alliance entre le Portugal et la France, pour qu'il parvienne bel et bien entre les mains du roi Louis XIII. Toute l'équipe ira d'aventure en aventure, combattant Allemands, Italiens, Anglais, Ecossais, etc. Le tout se veut un roman humoristique parodiant Dumas...
La quatrième de couverture laisse croire qu'il s'agit en réalité d'un "pastiche". Il n'en est rien. Rappelons que le pastiche est l'imitation du style d'un maître. Quand on lit les dialogues, très mal écrits et au langage très familier, voire vulgaire, on ne peut que constater que Michel Robert est loin, très loin de Dumas. En voici un exemple édifiant :
- [...] jamais je ne pourrai te pardonner ! Tu entends ? A moins que...
Le visage gêné de Porthos s'éclaira d'espoir:
- Que quoi ?
- Que tu me roules un trois feuilles du meilleur matos que tu as ramené! Alors seulement, je pourrais passer sur cette pénible, affreusement pénible affaire...
- Ah! Par le Ninja Blanc, tu m'as fait peur! J'ai cru que tu faisais vraiment la tête... J'te propose de la Péruvienne ambrée. Ça te va?
- Yep! Mais t'inquiète le Ninj', tu ne t'en tireras pas comme ça...
- Alors, les filles, on se crêpe le chignon? intervint Aramis qui venait de les rejoindre, son jeu d'Uno monogrammé en main. Une partie?
- Une petite alors. L'pauvre Athos, il est blessé!
- Tu vas voir si je suis blessé quand tu vas te prendre mes scuds dans la bouche!
Tout le reste est à l'avenant. Ce roman est navrant, voire consternant. L'auteur semble trouver que c'est le summum de la drôlerie de faire fumer des joints aux héros toutes les trois ou quatres pages (non, je n'exagère pas, cela arrive réellement aussi souvent que ça). Il se défend dans la préface d'avoir fait l'apologie de la fumette, mais en lisant son "oeuvre", on sent bien que c'est le thème principal (au point que son livre devrait être interdit pour incitation à la consommation de stupéfiants !).
De même, il trouve à hurler de rire le fait que les mousquetaires fassent des parties de Uno (parfois détaillées) à tout bout de champ. Oui, on parle bien d'une aventure des mousquetaires...
Autre élément censé être drôle, les héros se pourrissent de vannes et lâchent des insultes à longueur de roman, ce qui devient vraiment fatigant ("Sale petit Nain rouge", "bande de bâtards bleus", "Faichiélabitt", "Fuckaneye", "Emplâtré du derche", etc.), le cri de guerre de Porthos est même "Fuck the iguanaa!"...
Au niveau narratif, c'est souvent du grand n'importe quoi non maîtrisé. Les personnages peuvent ainsi passer plusieurs chapitres dans une auberge à ne rien faire (l'histoire n'avance pas), ou bien être sauvés par un deus ex machina constitué par l'intervention de personnages d'autres romans de l'auteur, transformant le tout en fantasy l'espace de dizaines de page, sans aucune explication logique.
Bien loin de Dumas également, les personnages sont juste des clichés des mousquetaires, mais on se demande si l'auteur a réellement lu le roman original. Ainsi, d'Artagnan est déjà mousquetaire et Constance et Milady sont en vie. Plus grave, les "quatre" mousquetaires n'ont pas d'honneur, et passent plus de temps à se battre au lancer de dagues/tomahawk qu'avec leur rapière. Porthos est même décrit comme un "mousquetaire-ninja" (littéralement). Les relations amoureuses des personnages sont mièvres et en contresens total par rapport au roman original. En réalité, l'auteur l'avoue lui-même, il a simplement transposé ses soirées et délires avec ses potes en roman "parodiant" les Trois Mousquetaires, et cela se sent (voir par exemple les mentions dans le texte de World of Warcraft ou de Tekken III). Le tout est une grosse "private joke", qui n'arrache pas un seul sourire au lecteur le long de ses 350 pages.
On se demande franchement ce qui a poussé Mnémos a publier ce roman. Est-ce dû au succès des parodies d'Harry Potter et du Seigneur des Anneaux ? Est-ce du simple copinage entre l'éditeur et l'auteur? Le livre n'aurait jamais dû quitter le cercle de potes qui l'a inspiré, ou alors apparaître sur un coin d'Internet en tant que fanfic. Mais de là à le faire publier...
En tout cas, si vous aimez le roman d'origine et le cape et d'épée, ne vous faites pas avoir par la couverture sympathique et gardez votre argent. Je vous aurai prévenus... Assurément un des pires romans que j'ai lus ces dernières années...
(Ne pas) acheter le roman
La quatrième de couverture laisse croire qu'il s'agit en réalité d'un "pastiche". Il n'en est rien. Rappelons que le pastiche est l'imitation du style d'un maître. Quand on lit les dialogues, très mal écrits et au langage très familier, voire vulgaire, on ne peut que constater que Michel Robert est loin, très loin de Dumas. En voici un exemple édifiant :
- [...] jamais je ne pourrai te pardonner ! Tu entends ? A moins que...
Le visage gêné de Porthos s'éclaira d'espoir:
- Que quoi ?
- Que tu me roules un trois feuilles du meilleur matos que tu as ramené! Alors seulement, je pourrais passer sur cette pénible, affreusement pénible affaire...
- Ah! Par le Ninja Blanc, tu m'as fait peur! J'ai cru que tu faisais vraiment la tête... J'te propose de la Péruvienne ambrée. Ça te va?
- Yep! Mais t'inquiète le Ninj', tu ne t'en tireras pas comme ça...
- Alors, les filles, on se crêpe le chignon? intervint Aramis qui venait de les rejoindre, son jeu d'Uno monogrammé en main. Une partie?
- Une petite alors. L'pauvre Athos, il est blessé!
- Tu vas voir si je suis blessé quand tu vas te prendre mes scuds dans la bouche!
Tout le reste est à l'avenant. Ce roman est navrant, voire consternant. L'auteur semble trouver que c'est le summum de la drôlerie de faire fumer des joints aux héros toutes les trois ou quatres pages (non, je n'exagère pas, cela arrive réellement aussi souvent que ça). Il se défend dans la préface d'avoir fait l'apologie de la fumette, mais en lisant son "oeuvre", on sent bien que c'est le thème principal (au point que son livre devrait être interdit pour incitation à la consommation de stupéfiants !).
De même, il trouve à hurler de rire le fait que les mousquetaires fassent des parties de Uno (parfois détaillées) à tout bout de champ. Oui, on parle bien d'une aventure des mousquetaires...
Autre élément censé être drôle, les héros se pourrissent de vannes et lâchent des insultes à longueur de roman, ce qui devient vraiment fatigant ("Sale petit Nain rouge", "bande de bâtards bleus", "Faichiélabitt", "Fuckaneye", "Emplâtré du derche", etc.), le cri de guerre de Porthos est même "Fuck the iguanaa!"...
Au niveau narratif, c'est souvent du grand n'importe quoi non maîtrisé. Les personnages peuvent ainsi passer plusieurs chapitres dans une auberge à ne rien faire (l'histoire n'avance pas), ou bien être sauvés par un deus ex machina constitué par l'intervention de personnages d'autres romans de l'auteur, transformant le tout en fantasy l'espace de dizaines de page, sans aucune explication logique.
Bien loin de Dumas également, les personnages sont juste des clichés des mousquetaires, mais on se demande si l'auteur a réellement lu le roman original. Ainsi, d'Artagnan est déjà mousquetaire et Constance et Milady sont en vie. Plus grave, les "quatre" mousquetaires n'ont pas d'honneur, et passent plus de temps à se battre au lancer de dagues/tomahawk qu'avec leur rapière. Porthos est même décrit comme un "mousquetaire-ninja" (littéralement). Les relations amoureuses des personnages sont mièvres et en contresens total par rapport au roman original. En réalité, l'auteur l'avoue lui-même, il a simplement transposé ses soirées et délires avec ses potes en roman "parodiant" les Trois Mousquetaires, et cela se sent (voir par exemple les mentions dans le texte de World of Warcraft ou de Tekken III). Le tout est une grosse "private joke", qui n'arrache pas un seul sourire au lecteur le long de ses 350 pages.
On se demande franchement ce qui a poussé Mnémos a publier ce roman. Est-ce dû au succès des parodies d'Harry Potter et du Seigneur des Anneaux ? Est-ce du simple copinage entre l'éditeur et l'auteur? Le livre n'aurait jamais dû quitter le cercle de potes qui l'a inspiré, ou alors apparaître sur un coin d'Internet en tant que fanfic. Mais de là à le faire publier...
En tout cas, si vous aimez le roman d'origine et le cape et d'épée, ne vous faites pas avoir par la couverture sympathique et gardez votre argent. Je vous aurai prévenus... Assurément un des pires romans que j'ai lus ces dernières années...
(Ne pas) acheter le roman
Commentaires
Aouch... On me l'a offert il y a très exactement... trois jours. Le "on" en question m'a d'ailleurs avoué ne l'avoir acheté que pour le titre et la couverture...
"To read or not to read, there is the point..."
Merci pour ce conseil d'évitement. N'ayant pas repéré le roman, je n'avais pas eu la tentation de l'acheter. Mais maintenant, me voilà prévenu.
J'aurais pu croire à un poisson d'avril, à un gag, si je n'avais vu que la couverture et lu que l'extrait de dialogue que tu présentes. Mais pour un article publié ici, je ne peux que croire à la véracité de la... chose.
Pour moi, la question d'Andromède ne se pose même pas : courage, fuyons !
Désolé de venir en trublion, mais il se trouve que j'ai bien aimé ce livre. La première fois que j'en ai entendu parlé, j'ai également pensé à un poisson d'avril mais, grand fan de l'auteur, je me le suis procuré et j'ai commencé à le lire... avec une certaine crainte... mais finalement j'ai pris beaucoup de plaisir (et à mes yeux, c'est l'essentiel), les personnages sont attachants et le style toujours aussi agréable.
Je comprends qu'on ne puisse pas aimer, mais je souhaitais qu'apparaisse au moins une critique positive car je pense que ce n'est pas un mauvais livre, juste un livre "on adore ou on déteste"
Je ne pense pas que c'est un mauvais livre, je pense que c'est un TRES mauvais livre, que ce soit au niveau du style ou des personnages. Après, que certains aiment, tant mieux pour eux, mais franchement... je ne comprends pas pourquoi.
Désolé pour tous les puristes, mais les goûts et les couleurs...
Cest avec grand plaisir que je retrouve lun de mes auteurs préférés : Michel Robert. Le père de lAgent des Ombres, Cellendhyll de Cortavar, nous entraine dans un nouvel univers qui pourtant nous est familier.
Quand un ancien sportif de haut niveau, auteur de fantasy, se réunit avec une bande de potes et quils décident décrire un roman à six mains (ou six joints ?), ça déménage et cette alchimie donne naissance à un petit bijou de drôlerie, de bonne humeur et daventures.
Alexandre Dumas, lorsquil en a entendu parler, a du sen rouler un en provenance direct du pays batave, sortir une bonne bouteille et entamer une partie de cartes avec ses voisins de caveau.
Cet opus des aventures de lun des plus célèbres quatuors (pas ceux du tennis, les vrais ceux, avec une épée) nous entraine dans une farandole de délires. Les trois mousquetaires (non quatre, toutes mes excuses, Aramis) héritent dune nouvelle mission qui va les entrainer aux quatre coins de notre beau pays, aux trousses de grands méchants pas toujours très malins, et au service de leurs gracieuses majestés Louis XIII et Anne dAutriche.
Nos héros sont toujours les mêmes : gouaille, truculence, gros appétits et bagarreurs invétérés. Enfin toujours les mêmes, cest à voir . Les beaux produits du plat pays (ceux qui se fument, pas les tulipes) ont un certain effet et un effet certain sur nos héros. La magie, les tripatouillages inter-dimensionnels permettent aussi dassister à quelques délicieuses collisions entre univers, époques et personnages.
Mon préféré de tous reste Porthos (comme pour celui de Dumas), le bon gros nounours bagarreur, attachant au possible, et splendide guerrier ninja dans cette version. Cette force de la nature reste égale à elle-même dans toutes les situations et les gère sans sourciller tant quelle a à disposition feuille à rouler, white-widow 3 étoiles, cruchons et victuailles.
Je vous laisse découvrir les trois autres loustics et les deux superbes jeunes femmes qui les entrainent et les accompagnent à travers les pages de ce roman (hé oui, il y a aussi des histoires damour dans cet ouvrage).
Pour moi, cest le livre de lété, à déguster au bord de la piscine, accompagné impérativement dun cocktail bien frais (armagnac on the rocks à la santé de dArtagnan) et de quelques petits cônes délicatement roulés (bien entendu, vous êtes tous des grands adultes et saurez rester dans les limites raisonnables : boire et fumer nuisent à la santé).
En fin de compte, qui oserait nous certifier comment leurs vies se sont réellement déroulées ??
Madtrader
Madtrader a dit :
Alexandre Dumas, lorsquil en a entendu parler, a du sen rouler un en provenance direct du pays batave, sortir une bonne bouteille et entamer une partie de cartes avec ses voisins de caveau.
Je pense plutôt qu'il a dû se retourner dans sa tombe, honteux de voir ce qu'a fait la postérité de son oeuvre, mais bon... comme vous dites, l'égout et les odeurs...