L'histoire racontée aux Folies Bergères met en scène don Diego de la Vega, en partance pour l'Espagne, qui fait ses au revoir à son frère Ramòn. Toutefois, il ne restera pas à l'académie où il est censé étudier, car il en sera vite chassé; recueilli par une troupe de gitans, c'est sur les routes d'Espagne qu'il fera son apprentissage.
Son amour d'enfance, Luisa, viendra le retrouver pour le faire rentrer en Californie, où son père, don Alejandro, est mort. Devenu alcade, Ramòn est désormais le tyran de la région, et Luisa espère que don Diego pourra faire retrouver la sérénité à Los Angeles... ce qu'il fera sous le déguisement du célèbre Zorro.

Prenant quelques libertés avec les différentes histoires du Renard Masqué (il n'est plus fils unique, pour commencer, allez savoir pourquoi Ramòn est passé du statut d'ami d'enfance à celui de frère), c'est la présence des gitans en Californie qui laissait craindre le pire, surtout en sachant que les Gipsy Kings (groupe considéré désormais comme un peu kitsch) avaient fait la musique du spectacle. Toutefois, force est de constater que la sauce prend bien, le flamenco rythmant agréablement le récit. De plus, les combats à l'épée, si l'on excepte les tout premiers, sont très sympathiques, et des numéros de magie (apparitions/disparitions de personnages par exemple) viennent ponctuer les scènes, renouant avec le Zorro magicien du Signe de Zorro avec Tyrone Power. Les jeux de lumière sont bien trouvés, insufflant une ambiance certaine. La mise en scène est donc très réussie.

Les comédiens sont convaincants (avec une mention spéciale pour le truculent sergent Garcia, joué par Benoît de Gaulejac), mais le rôle-titre manque de charisme : difficile de passer après Guy Williams, et Laurent Ban, même s'il est un artiste complet, ne m'a pas réellement convaincu dans le rôle de Diego (ça passe mieux quand il est déguisé en Zorro). Georges Beller campe un gitan amusant (dommage qu'il joue aussi don Alejandro, cela prive le final d'un personnage sur scène), mais tout le reste de la troupe est bien trouvé. Plus surprenant, en réalité, c'est le rôle d'Inès la gitane qui est au centre du spectacle, et non pas celui de Diego/Zorro : c'est elle qui a le plus de présence sur scène et qui donne un souffle à l'histoire !
À noter que les deux grands absents de ce spectacle sont bien entendu Bernardo (un muet dans une comédie musicale, ça ne devait pas être très attirant) et surtout Tornado, le fidèle cheval de Zorro - qui ne pouvait évidemment pas rentrer sur scène. Il faut aussi signaler que les indiens sont totalement absents du spectacle, alors qu'ils sont pourtant présents dans tous les autres médias...

Il s'agit d'une comédie musicale, on n'échappe donc pas aux chansons un peu trop lyriques parfois, comme la plupart de celles chantées par Luisa : il faut aimer le genre, mais heureusement, il y a d'autres passages musicaux; d'ailleurs, les reprises des chansons des Gipsy Kings avec des paroles adaptées au récit sont plutôt bien intégrées (à part Djobi Djoba, quand même...) et loin de ce que l'on pouvait redouter, elles collent très bien à l'ambiance.

Il s'agit donc d'un spectacle de grande qualité, qui sera joué encore jusqu'au 27 juin : allez-y vite !

Le site officiel contient des photos, des vidéos, des reportages et des informations complètes sur le spectacle.

4 sur 5

Zorro - Le Musical