L'Héroïne, c'est Annaïs de Lespars, fille supposée d'Henri IV. Saint-Priac a tué sa mère, sur ordre de Richelieu; elle va donc prendre part à une conspiration visant à éliminer le célèbre Cardinal et à mettre sur le trône le frère de Louis XIII, Gaston. Pourtant, malgré le titre du livre, ce n'est pas elle le personnage principal.

Est-ce Trencavel ? Ce maître en fait d'armes, dont on vient injustement de faire fermer l'académie, est amoureux de la belle Annaïs. Mais cette dernière a déjà quatre soupirants qui donneraient leur vie pour elle, et elle a promis au meilleur de ces quatre-là de l'épouser.

Est-ce alors Richelieu, qui parvient à déjouer les conspirations ? Il n'a pas dans ce roman l'étoffe qu'il a dans les romans de Dumas. Est-ce le père Joseph, l'éminence grise derrière Richelieu ?

Non, les vrais héros sont indubitablement les seconds rôles, Rascasse et Corignan. Truculents serviteurs de Richelieu, leurs bagarres, coups bas et traîtrises donnent à L'Héroïne une saveur toute particulière. Rascasse est un tout petit homme hargneux, Corignan est un moine démesurément grand parsemant ses phrases de mauvais latin, et les deux passent leur temps à se court-circuiter l'un l'autre, à se tabasser, à se tendre des pièges, le tout dans une hypocrisie goguenarde. Rascasse a même appelé son chien, auquel il aime donner de nombreux coups de pied, Corignan Ier ! Ce sont un peu les Laurel et Hardy du cape et d'épée...

Si vous avez aimé Le Capitan, vous aimerez aussi ce roman, qui mérite vraiment d'être redécouvert ! Complots, duels, combats, humour, amour, tout les ingrédients sont là...