Après La malédiction du Black Pearl et Le secret du coffre maudit, voici enfin en salles le troisième film de la série Pirates des Caraïbes, Jusqu'au bout du monde. Celui-ci était assez attendu, car il est la suite directe du deuxième, qui avait laissé beaucoup de choses en suspens...

Nous retrouvons Barbossa, Will et Elizabeth à Singapour, tentant de convaincre le chef des pirates local de leur céder la carte menant à l'Autre Monde pour aller y chercher Jack Sparrow. En effet, sa présence est indispensable lors du rassemblement des 9 grands capitaines de l'assemblée des pirates pour discuter de ce qu'ils doivent faire par rapport à la Compagnie des Indes Occidentales, bien décidée à mettre un terme à la piraterie...

Le film démarre très bien, avec une scène d'ouverture macabre qui laisse présager du meilleur, et une scène d'action à Singapour bien rythmée. Mais après cela, tout se calme. Il faudra attendre la scène finale pour retrouver un combat !

Les personnages sont étrangement peu fouillés. Chow Yun Fat, dans le rôle d'un des 9 grands capitaines pirates, disparaît très rapidement du film sans même s'être battu; la relation entre Tia Dalma et Davy Jones n'est pas exploitée; l'histoire d'amour entre Will et Elizabeth n'est pas très crédible dans cet épisode...
En réalité, ce ne sont pas que les personnages qui sont sous-exploités, mais le scénario et toutes les pistes lancées. On a l'impression d'un immense gâchis scénaristique... Ainsi, le voyage au pays des morts est assez impressionnant, mais trop facile (il semble n'y avoir que Jack Sparrow là-bas, et l'équipe de sauvetage le trouve sans même avoir besoin de le chercher !). La déesse Calypso, après avoir été relâchée, disparaît tout bonnement après avoir créé un maelström de quelques minutes (alors qu'elle avait déclaré qu'elle détruirait tous les capitaines pirates qui l'avaient enfermée, et que ces derniers se trouvent dans les bateaux juste à côté d'elle lors de sa libération !). Ou bien encore, l'armada opposée aux pirates, gigantesque... se retire dès que leur premier bateau coule, même s'ils sont en très très grande supériorité numérique face à l'ensemble des pirates ! Pas de grande bataille attendue par tous les spectateurs, donc, mais un simple duel entre deux navires. Tout est comme cela au niveau du scénario... Les idées sont là, mais sont très peu exploitées, ou même parfois absurdes (Barbossa est ressuscité par Tia Dalma, et cette dernière lui montre bien qu'elle a le pouvoir de le tuer facilement... mais Barbossa la fait mettre en cage sans problème; ou bien encore, Barbossa et Jack Sparrow reviennent d'entre les morts, mais quand Elizabeth voit son père au pays des trépassés, on lui fait comprendre que ben non, pour son père, on ne peut rien faire !).

En conclusion, ce troisième opus déçoit un peu, même si visuellement il tient toutes ses promesses. Les images sont splendides, que ce soit à Singapour ou lors de la bataille finale dans le maelström; tout au plus notera-t-on quelques rares scènes inabouties, certainement faute de temps (le kraken mort est fait d'images de synthèse pitoyables - si l'équipe du film avait eu le temps de faire la scène où Davy Jones se bat contre lui, cela aurait été mémorable...). On ne s'ennuie pas une seconde pendant les 2h30 du film, mais on aurait aimé que ce troisième épisode soit un peu plus consistant. Dommage...

Un quatrième film devrait certainement voir le jour, comme le laisse supposer la fin, très ouverte. Cette fois, Jack Sparrow devrait partir en quête de la Fontaine de Jouvence, sur les traces de Ponce de Léon. Cela expliquerait peut-être pourquoi lors de la toute dernière image du film, après dix ans, Elizabeth n'a pas pris une ride...

Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au bout du monde - Teaser



Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au bout du monde - Affiche française



Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au bout du monde - Affiche teaser