La femme mousquetaire est un téléfilm (à l'origine en deux parties) réalisé en 2004. Dans celui-ci, Valentine d'Artagnan, la fille du célèbre mousquetaire, décide de monter à Paris et d'intégrer la compagnie des mousquetaires du roi. Elle devra aller délivrer la future épouse de Louis XIV, et empêcher qu'une lettre discréditant le roi ne retombe entre les mains du cardinal Mazarin. Lors de ses aventures, elle rencontrera les fils des célèbres trois mousquetaires, et ensemble, ils affronteront le féroce Villeroi, capitaine des gardes du cardinal...

Certes, historiquement parlant, le téléfilm ne tient pas la route. Pareil pour la fidélité à l'oeuvre de Dumas : bien entendu, les enfants des mousquetaires sont complètement inventés, les personnages héritent parfois de noms sortis d'on ne sait où (d'Artagnan est ainsi prénommé... Jacques), Mazarin est tout simplement une copie fidèle de Richelieu (d'ailleurs, sur la jaquette du DVD, il est indiqué que les personnages ont affaire à Richelieu, et non pas à Mazarin !), et les trois mousquetaires... finissent par aller faire du théâtre en tournée dans les petits villages de France ! Les scénaristes n'ont visiblement jamais entendu parler de Vingt ans après ou du Vicomte de Bragelonne... Si vous voulez prendre du plaisir à regarder ce téléfilm, oubliez tout ce que vous connaissez de l'histoire (de Dumas) et de l'Histoire (de France), et ne gardez en tête que les clichés du genre...

Cela dit, le casting est plutôt réussi. Les méchants ont tous la tête de l'emploi, et Villeroi fait un bon bad guy typique du genre. On retrouve quelques célébrités, comme Nastassja Kinski et John Rhys-Davies, et tous jouent plutôt juste. Susie Amy incarne cependant une Valentine assez moyenne, l'actrice ne sachant pas se battre à la rapière (et cela se voit à l'écran), mais le téléfilm ne se focalise pas uniquement sur elle, ce qui rend sa prestation supportable - de toute façon, le concept-même à la base du téléfilm rend son personnage étrange (comment ça, une femme qui demande à être mousquetaire ? Et qui vient en plus s'imposer devant le capitaine, lui parlant de haut ? La révolution féministe est loin d'être engagée...), alors autant faire avec. Michael York, célèbre pour avoir incarné d'Artagnan dans plusieurs autres films, reprend ici son rôle une nouvelle fois. Le seul point noir à tout cela, c'est la présence de Gérard Depardieu dans le rôle du cardinal Mazarin. Comment croire en ce personnage, bien en chair et sans aucune pointe d'accent italien ? Les fils des mousquetaires, par contre, ont des rôles bien développés et intéressants (le fils d'Aramis est un joueur de dés invétéré qui triche et prie Dieu à chaque lancer pendant de longues minutes, le fils d'Athos est un coureur de jupons qui clame partout haut et fort qu'il a gagné deux années de suite le championnat d'escrime local...), et les scènes les faisant intervenir sont souvent amusantes.

Les combats sont passablement chorégraphiés (tournés au ralenti, puis accélérés à l'écran; ou bien filmés de très près), et le résultat est assez correct, même si le réalisateur abuse souvent du même procédé d'avance rapide. Mais le tout n'est pas mal réalisé, avec de l'humour et de l'aventure, et sans la romance guimauve à laquelle on aurait pu croire au début du téléfilm.

La femme mousquetaire n'est donc pas le nanar total que l'on pouvait craindre à première vue, et il s'agit d'un téléfilm plutôt distrayant (surtout comparé aux productions récentes françaises du même genre, comme Milady ou D'Artagnan et les trois mousquetaires...) devant lequel on passe un bon moment en famille !

La Femme mousquetaire