Dans La science des rêves, le personnage principal, Stéphane Miroux, est affligé d'une maladie particulière. En effet, pour lui, il est impossible de dissocier le rêve de la réalité. Ainsi, il ne va pas travailler dans la vie réelle parce qu'il l'a déjà fait en rêve; il écrit des mots dans ses rêves, mais se rend compte plus tard qu'il l'a fait aussi dans la réalité; etc. Certes, cela n'est pas très clairement exprimé dans le film, l'explication n'est dite qu'au passage, par une remarque très courte de la mère de Stéphane noyée au milieu des délires oniriques du jeune homme. Le film ne se concentre en effet pas sur la cause, à peine évoquée, mais sur les effets sur la vie de Stéphane.

Poétique et touchant, La science des rêves est également troublant, désespéré, provoquant une impression de malaise. Assurément un film à voir, surtout si vous avez aimé Eternal Sunshine of the Spotless Mind (le précédent film de Michel Gondry, le réalisateur), ou Dans la peau de John Malkovitch. Mais ce n'est pas là où je veux en venir.

A vrai dire, l'idée même du personnage de Stéphane est très intéressante à réexploiter dans une partie de Songe. Que se passerait-il si un Epigonos, qui plus est Premier Rêveur, était affecté de la même manière que dans le film ? Ses pouvoirs de création ne seraient plus soumis à aucun contrôle, et il irait bien plus loin que Stéphane; car si, dans le cas de ce dernier, les personnes qui l'entourent ne vivent pas littéralement ses rêves, il en ira autrement pour l'entourage de l'Epigonos : pour eux, le rêve et la réalité se mélangeront d'une étrange façon. Une piste à creuser pour un scénario...

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